Choquequirao !

Publié le par VincetAnneSo

Choquequirao est une cité inca "perdue" à plus de 3000m d'altitude, située dans la région de Cuzco. "Perdue", le mot est un peu fort, mais il évoque une cité découverte bien plus tard que le Machu Picchu, dont les fouilles sont encore en cours, et qui ne reste accessible qu'à pied.

Vous l'aurez compris, quand le guide que nous avions au Canyon de Colca nous en a parlé pour la première fois, dans notre tête nous étions déjà avec Esteban dans les Mystérieuses cités d'or !! Sauf que le guide nous a indiqué une randonnée plus facile que celle du Canyon... et là, soit il avait perdu la mémoire soit il avait trop forcé sur la feuille de coca !!

Choquequirao est un site inca, mais avant tout, un trek de 4 jours et un défi physique pour y arriver : 70 km à pied entre 1550m et 3085m d'altitude, 3070m de dénivelé positif (une pléiade de chiffres dont nous ne nous rendions pas compte de la portée au moment de nous lancer !!).

La préparation :

Nous nous sommes donnés 2 jours sur Cuzco pour organiser notre trek et s'acheter tout ce dont nous avions besoin. Au menu, crème solaire indice 50 minimum, anti-moustique spécial tropical (voir même spécial Choquequirao !), location d'une tente, du matériel pour cuisiner et achats des provisions pour la durée du trek : pâtes, riz, boites de thon et ... 20 litres d'eau. Vous allez nous demander, mais comment porter tout çà ?? Téméraires mais pas fous, nous avons loué une mule et le muletier pour nous soulager du poids.

les préparatifs

les préparatifs

Jour 1 :

Nous partons de notre hostel de Cuzco à 6h00 en direction du terminal de bus. De là nous prenons un bus à destination d'Abancay. Nous sommes stoppés une heure dû à des travaux de voieries (c'est comme çà tous les jours, nous le vérifierons au retour !! Que viva el Peru !). Le bus nous dépose au milieu de nul part où nous prenons un taxi pour nous rendre à Cachora, village d'où démarre le trek et où nous rencontrons notre muletier, Selestino. Après un almuerzo (déjeuner) nous nous lançons tambour battant sur le chemin, le muletier nous suivant de loin. Bon un peu trop vite, puisque au bout d'un quart d'heure nous nous trompons de chemin et perdons 30 minutes ! Pourquoi pas se rajouter des kilomètres de suite !!! La première partie est plutôt plane avec en fond une superbe vue sur les monts enneigés. Nous passons le mirador Capulyoc où nous retrouvons notre muletier qui nous était passé devant pendant que nous nous trompions. Nous entamons alors une première grosse descente qui nous mène à notre campement à 17h30, à la nuit tombante. Après 21km et 4 heures de marche, pas le temps de souffler... Il faut monter la tente et ... faire à manger (à la frontale !) pour nous et le muletier qui s'impatiente ! Le repas n'est pas gastronomique et plutôt expéditif ! Résultat, il est 19h30, nous nous couchons dans notre tente, bien fatigués avec la tête à la montée du lendemain.

Choquequirao !
Choquequirao !Choquequirao !
Choquequirao !

Jour 2 :

Nous décollons du campement à 5h et descendons jusqu'à la rivière située à 1550m d'altitude. Le pont qui doit nous permettre de traverser a été détruit suite à des inondations. Nous traversons donc sur une nacelle tirée par les muletiers. Indiana Jones quand tu nous tiens !! Suite à la destruction du pont les mules ne traversent plus, du coup nous devons changer de mule et de muletier pour poursuivre le trek. Nous attaquons aussitôt la montée car il est 6h30 et il fait déjà très chaud ! Et là que dire... sinon que la montée est dure, très dure ! Nous nous retrouvons par moments à ne marcher que sur la pointe des pieds. Motivé, motivé, il faut rester motivé !! Finalement nous arrivons à 11h, en avance sur nos estimations, au campement de Marampata à 2850m d'altitude, où nous avons prévu de passer l'après midi et la nuit. L'endroit parait splendide : campement isolé, terrasses de verdure pour nous installer, superbe vue sur toute la vallée. Mais rapidement le côté face prend le dessus : le lieu que nous côtoyons avec des chevaux est infesté de bourdons et surtout de petites mouches qui s'attaquent à nous, pires que des moustiques ! Nous comprenons vite que l'après midi sieste et bronzette va s'avérer compliquée. Nous décidons donc de manger rapidement et de poursuivre notre route jusqu'au site de Choquequirao. Il nous reste 2 heures de marche durant lesquelles nous passons l'entrée du site et voyons avec grand bonheur les premières terrasses incas du site. Le campement se trouve en dessous du site. Pas (trop) d'insectes en vue, un panorama espoustouflant. Cette fois-ci on peut faire chauffer le café et sortir les tartines de dulce de leche pour un goûter bien mérité ! Nous nous retrouvons tous les deux (le muletier est rentré chez lui à Marampata) à savourer ce moment "into the wild".

Choquequirao !Choquequirao !
Choquequirao !Choquequirao !Choquequirao !
Choquequirao !Choquequirao !

Jour 3 :

Nous nous levons à 5h30, pour prendre la direction du site 30mn de marche plus haut. Après avoir parcouru des terrasses incas, nous nous installons sur la place principale, seuls, pour assister au lever de soleil. Instant magique !

Le site, pour la partie découverte à ce jour, est plus petit que le Machu Picchu (30 % resterait à découvrir). Mais les constructions, les canaux d'irrigations, les terrasses sont extrêmement bien conservés. Deux particularités uniques au site, des batiments à deux étages et des dessins de lamas incrustés dans les terrasses. Nous profitons du site durant 4 heures sans personne à l'horizon (cela nous change du Machu Picchu et rajoute à la magie du site !).

Nous quittons le site, non sans se retourner quelques fois, pour entamer le chemin à l'inverse, et donc une longue descente jusqu'à la rivière. Arrivés là, bien usés par la descente, il est temps de retraverser. Sauf que cette fois ci... pas de muletier de l'autre côté pour tirer la nacelle ! Petit moment d'hésitation puis on se lance! Dur dur, mais on a réussi à se tracter de l'autre côté.

Coup de stress, le muletier qui doit ramener notre équipement jusqu'au point de départ n'est pas là. Et personne pour nous dire s'il sera bien là le lendemain... On apprend finalement dans la soirée qu'il "devrait" arriver le lendemain matin pour récupérer nos affaires et les remonter à Cachora... mais rien de très sûr...

Choquequirao !Choquequirao !
Choquequirao !
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Choquequirao !
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Jour 4 :

Après avoir passé la nuit au campement situé au niveau de la rivière, pas le choix nous quittons le campement en laissant nos affaires et espérant que le muletier ne nous ait pas oubliés. Nous entamons la montée à 4h du mat' à la frontale afin d'éviter la chaleur (et peut être aussi moins se rendre compte à quel point ça grimpe !). Au bout de 3h de marche, nous croisons finalement le muletier qui descend chercher notre équipement (ouf !). Le chemin ne cesse de monter en zigzag. On en a plein les gambettes ! La dernière montée est interminable ! Nous arrivons enfin au col à 8h30. Il était temps, le soleil commence à bien pointer le bout de son nez.

Reste une bonne dizaine de kilomètres à faire pour atteindre Cachora. Heureusement, ce n'est presque que du plat, car nous sommes vraiment épuisés!

Nous arrivons à 12h chez le muletier. Sa femme nous offre gracieusement une douche et une assiette poulet/riz. Peut être est-ce du à nos têtes fatiguées et aux odeurs que l'on dégage ??

Il ne nous reste plus qu'à attendre une heure que le muletier arrive avec nos affaires avant de faire la route retour vers Cuzco. Pour finir en beauté, en récupérant nos affaires de la mule, nous nous apercevons que le sac dans lequel nous avions entreposé la nourriture a été envahi durant la nuit par une armée de fourmis... La force nous manque, mais nous sommes quand même obligés de tout vider, nettoyer et jeter malheureusement une partie de ce qu'il nous restait...

Nous retrouvons notre hotel à 20h30, prenons le temps de manger une pizza format familial, et au dodo. Les jambes pleines de courbatures, la tête au pays des cités perdues !

dernière montée !dernière montée !

dernière montée !

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D
Waooouhhhh!!! Super j'adore, c'est trop beau et surtout quelle aventure. Les grandes cités Incas, forcément impossible de passer à côté. Merci de nous faire faire ce voyage avec vous!! :-) grosses bises
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C
Que je suis fatiguée pour vous dans mon canapé !!!!! C'est un voyage de folie que vous nous faîtes. Les photos sont magnifiques....<br /> Nous on s'est fait la d'une du Pyla !!! C'est pas mal quand même :-)<br /> Nous voulons encore plus de news !!!!! Gros bisous de nous 3.
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A
olé olé !! de vrais aventuriers !! vous êtes beaux en mode basané et quelques kilos en moins ;)<br /> ça donne envie de vous rejoindre pour une rando mule ! terrible !!<br /> Bisous les loulous
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P
ouah!quel voyage!Vous allez bientôt à la télé pour votre &quot;exploit&quot;!<br /> <br /> Merveilleux voyage que le vôtre!<br /> <br /> un très grand merci pour vos photos et vos commentaires,<br /> <br /> gros bisous,<br /> papa,patrick.
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M
Anneso, je te reconnais pas, tu me fais un peu peur !,debout quand le soleil est pas encore levé, escalade pendant des heures, cuisine à la frontale, des insectes attaquants tes mollets d'acier et ta peau bazanée et crasseuse de baroudeuze, te nourrissant de petits cochons d'inde, descendant en VTT la route de la mort . jusqu'où vas tu aller ?<br /> wahou, quel trip ! seras tu contente de retrouver ta &quot;chère&quot; Clio ?
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